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samedi 13 octobre 2012

Photos of Japanese Ceramics

Hello,

Here, a link showing most of our photos in Japanese Ceramics
in Paris.

Please have a look at beautiful design and esthetics of Japan.

http://www.yakimonos.com/_document/facebook.htm

samedi 6 octobre 2012

A Post on Japanese Ceramics History

A Post on Japanese Ceramics History

L’Histoire des Céramiques Japonaises :

Pièces de Grès, Pièces de porcelaines

La première apparition des Yakimonos au Japon date d’il y a environ 13 000 ans. La poterie de style Toryumon (avec haricots en appliqué) qui a été mise à jour dans la grotte de Senpukuji (ville de Sasebo, préfecture de Nagasaki), est la plus ancienne poterie existante et est considérée comme étant le point de départ de la culture japonaise des Yakimonos, culture qui s’est perpétuée de manière continue jusqu’à nos jours. Nous allons présenter dans ce document la manière dont la culture des Yakimonos s’est développée de ses origines à nos jours, en parallèle avec le Japon et les japonais eux-mêmes.

 

1)    L’Antiquité

1-1               La période Jomon (145ième siècle – 10ième siècle av. J-C)

La période Jomon commence il y a environ 16 500 ans, s’étend sur 10 000 ans, et se divise en six ères : le Jomon naissant, le Jomon primitif, le Jomon ancient, le Jomon moyen, le Jomon tardif , le Jomon final. A cette époque, des poteries de toutes formes et motifs voient le jour sur presque tout le territoire du Japon, et la céramique se développe de manière continue. Cette période d’une longueur incroyable constitue la moitié de l’histoire de la céramique japonaise pendant laquelle cet art a mûri par lui-même sans aucune influence extérieure. Pendant le Jomon moyen, des créations aux formes uniques et aux agrémentations riches et variées voient le jour les unes apres les autres, et seront reconnues par la suite comme étant des oeuvres d’une valeur inestimable, non seulement historiquement, mais également d’un point de vue esthétique.

 

 

1-1-1   Ornementations et techniques

« Jomon » : cette appellation tire son origine des ornementations. En effet, des anneaux d’argile étaient empilés les uns sur les autres, et joints entre eux à l’aide de cordons appliquées sur la surface. Après les avoir fait suffisamment sécher, les poteries étaient cuites à une température d’environ 600 degrés. Ces motifs se révèlerent être d’excellentes décorations et se développèrent sur un large eventail de variations: des ornementations faites à l’aide de reliefs d’argile appliqués sur la surface, des motifs élaborés à l’aide d’empreintes en forme d’ongles humains, des outils tels que les coquillages ou le bambou sont également utlisés pour donner des compositions au tracé complexe. L’introduction de la vannerie et des motifs concrets tels que des êtres humains, des serpents ou des grenouilles sont caractéristiques de l’époque. Durant le Jomon final, des décorations vermillon ou des colorations rouille (dues à l’importante teneur en fer des colorants) ont aussi pu être observées.

Afin de réduire les fissures occasionées lors du rétrecissement ou du processus de séchage, des poteries dans lesquels on mélange des fibres végétales font leur apparition, temoignant de l’ingéniosité des peuples de la période Jomon.

 

 

1-1-2   Céramiques ornées de flammes

Pendant le Jomon moyen (environ 5 500-4 500 ans avant nos jours), des objets cultuels dont les « dogu » (statuettes en terre cuite) furent créés en quantité importante, et ce fut aussi l’apparition des céramiques aux motifs de flammes représentatives de la période Jomon. Elle prennent la forme de jarres creuses mais les décorations dynamiques qui rappellent l’ardeur du feu qui brûle font supposer qu’elles étaient utilisées lors de rites religieux. La transition du mode de vie nomade à un mode de vie sédentaire ainsi que l’augmentation de la grandeur des peuplements, permettent l’enrichissement de la vie culturelle et l’apparition d’un art de la céramique riche et unique qui ne se contente pas de remplir des fonctions pratiques. Les céramiques qui ont été mises à jour dans la préfecture de Niigata obtinrent le statut de trésor national en 1999, et leur haute qualité esthétique influence encore de nombreux artistes japonais.

 

1-2.La période Yayoi (environ 3ième siècle av. J-C – 3ième siècle ap. J-C)

Pendant la période Yayoi qui voit se développer la culture du riz, entrent en scène des céramiques dont le caractère unique et la beauté des formes n’ont rien à envier à celles de la période Jomon. Les jarres, vases et pots se répandent dans tout le pays au départ de l’Ouest du Japon, et permettent une amélioration des modes de vie des populations. La géométrie simple et équilibrée, l’harmonie des formes et des ornementations qui ne départ pas de la fonctionalité, sont la preuve d’un sens esthétique aiguisé et qui tranche avec le primitivisme.

En même temps que culture du riz, une nouvelle méthode de cuisson des céramiques arrive de Chine. Au lieu de la cuisson à foyer ouvert qui laissait la surface des poteries à découvert, les pièces sont alors recouvertes de paille ou de terre. La température est maintenue à 800 degrés, ce qui réduit les risques de fissures, et permet un rendu de cuisson supérieur.

 

1-3.Les céramiques Haji et Sue de la période Kofun (3ième siècle – fin du 7ième siècle)

Pendant la période Kofun qui suit celle de Yayoi, deux types de céramiques sont fabriquées à des fins utilitaires, les céramiques Haji qui perpétuent les techniques traditionnelles de la période Yayoi, et les céramiques Sue qui sont introduites au Japon depuis la péninsule de Coréé. Les deux différences essentielles entre ces céramiques sont la forme et la méthode de cuisson.

Les céramiques Haji furent nombreuses surtout dans l’Est du Japon. Avec très peu de motifs et de couleur ocre, elle servaient de jarres funéraires ou prenaient la forme de Haniwa. Comme pour les céramiques des périodes Jomon et Yayoi, on leur donnait forme en entassant des morceaux élongés d’argile, et les cuissaient en atmosphère oxydante.

Les céramiques Sue ont été introduites depuis la péninsule coréenne aux alentours du 5ième siècle et se sont répandues principalement dans l’Ouest du Japon. La précision des formes possible grâce au tour de potier, la cuisson en réduction permise par les fours « anagama » (plus de 1 100 degrés), engendrèrent des couleurs noir-grises résultant d’un rendu de cuisson plus compact, ainsi que des formes plus sophistiquées. De fait, les céramiques Sue étaient considérees d’une qualité supérieure par rapport aux céramiques Haji, de par leur haute fonctionnalité et l’intérêt de leur conformation. Pour certaines d’entre elles, la cendre des matériaux de cuisson allait se déposer sur la pièce, et la réaction chimique occasionnée créait une glaçure naturelle. Le four de Suemura à Osaka, devint le principal centre de fabrication. Les ruines du four ont été retrouvées témoignant d’un production qui aurait duré plus de 500 ans.

A partir du 9ième siècle, les échanges entre potiers de style Haji et de style Sue se développèrent et on vit alors apparaitre en grande quantité des pièces héritant des deux techniques.

 

Cuisson en atmosphère oxydante et cuisson en réduction

  La cuisson en atmosphère oxydante est une méthode de cuisson (de 800 à 1 250 degrés) qui achemine une grande quantité d’oxygène. Pour la cuisson en réduction, il s’agit de boucher la cheminée du four afin d’enfermer l’oxygène (cuisson de 900 à 1 250 degrés). L’oxygène venant à manquer à l’intérieur du four, les matières organiques prisonnières dans l’argile jouent le rôle de combustibles et des réactions chimiques ont lieu dans l’argile ainsi que dans le vernis, permettant la création de pièces dont la beauté relève de l’imprévisible. (Ce phénomène est appelé « yohen » ou les transformations dans le four).

Le four Anagama qui constitue la forme originale du four pour cuisson en réduction, servira de base pour les fours Noborigama (fours couchés).

 

1-4 Le début des glaçures céramiques, de la période Nara à la période Heian (8ième siècle – 12ième siècle)

La seconde moitié du 7ième siècle voit l’apparition au Japon des toutes premières glaçures artificielles et des céramiques Ryokuyu (*1). A la même période, les céramiques Sansai de la dynastie Tang, aménées de Chine après avoir bénéficié d’ influences venues du monde entier, sont introduites au Japon. Au début du 9ième siècle, les céramiques Kaiyu (*2) qui utilisent des cuissons à températures très élevées (environ 1 240 degrés) et intègrent des cendres végétales, voient également le jour, et l’art de la céramique japonaise connait une avancée considérable.

 

Les pièces fabriquées sous l’influence de la dynastie Tang , sont les céramiques Sansai pour lesquelles des glaçures à base de plomb de couleur blanche, verte et indigo sont préparées, et dont pièces sont cuites à des températures basses (environ 850 degrés). Alors qu’en Chine, les céramiques Sansai servent d’objets funéraires à déposer dans les tombes de la classe supérieure, au Japon, elles ont divers fonctions, servent pour les rites et cérémonies bouddhistes ou pour un usage quotidien.

 

Pendant la période Heian, la porcelaine de la dynastie des Tang, ainsi que les céladons de la province du Zhejiang, sont importés. La tendance vers les porcelaines de Chine se renforce, les céramiques Ryokuyu aux coloris rappelant ceux des céladons se développent davantage, et de nombreuses pièces sont fabriquées, avec pour centre la région de l’actuel Kyoto ainsi que la préfecture de Aichi. Par exemple, Sanage dans la préfecture de Aichi, dans ses 500 fours, fabrique en parallèle des céramiques Ryokuyu et Kaiyu et continue à se développer pendant près de 700 ans.

 

Les potiers japonais, tout en s’inspirant des méthodes chinoises, mais sans jamais se contenter de les imiter, ont améliore leurs techniques et leurs fours, et créé sans interruption des céramiques en harmonie avec les usages et modes de vie.

 

(*1) Ryokuyu

Glaçure à forte teneur en cuivre, qui produit des coloris verts transparents.

 

( *2) Kaiyu

Glaçure qui utilise entre autres comme ingrédient des cendres de végétaux.

 

 

 

2)L’évolution dans l’art des Yakimonos, les périodes de Kamakura, Muromachi, Momoyama (fin du 12ième siècle – milieu du 16ième siècle)

 

2-1.Les Six Anciens Fours : l’essor des fours de province

 

Pendant la seconde moitié de la période Heian (fin du 12ième siècle), en même temps que la réforme de la société, Yakimonos connaissent une évolution dramatique. Remplaçant les céramiques de haute qualité destinées à la classe supérieure, sont produits en grande quantité des assiettes, des bols ou de grandes jarres au style simple et sans glaçure appelés Yamajawan. En parallèle avec l’apparition de céramiques pour les gens de naissance commune dont les plus représentatives sont celles de Atsumi et Tokoname (préfecture d’Aichi), des fours de provinces sont érigés les uns après les autres dans l’Ouest du Japon. Des structures de productions indépendantes et en retrait du centre du pouvoir politique qu’est Kyoto, font leur apparition dans les provinces provoquant ainsi l’essor d’une nouvelle culture.

Parmis elles, 6 régions productrices -Seto-yaki, Tokoname-yaki (Aichi), Shigaraki-yaki (préfecture de Shiga), Echizen-yaki (Préfecture de Fukui), Tanba-yaki (Préfecture de Hyogo) et Bizen-yaki (préfecture de Okayama)- ont continué à produire sans discontinuité jusqu’à nos jours et sont appelées « Nihon Rokko Yo » ou les six anciens fours du Japon.

 

Les céramiques précieuses destinées à la classe supérieure ont continué à être produites dans l’actuelle préfecture de Aichi. C’est là que sont nées les céramiques de Seto et de Mino. Il est dit que Kato Shiro Zaemon Kagemasa (aussi appelé Toshiro) considéré comme le père de la céramique, a ramené des techniques depuis la Chine ce qui a encouragé l’essor de ces céramiques.

Ainsi à Seto, en parallèle avec les Yamajawan destinés à la population civile, sont produites des porcelaines précieuses pour la noblesse, des ustensiles pour le thé commencent également à être fabriqués, et la région devient un centre de création d’ampleur considérable pour la céramique.

 

Les Bizen-yaki (préfecture de Okayama) reconnues pour le rendu permis par une terre très particulière, font aussi leur apparition à cette époque. Les Bizen-yaki de cette époque se placent dans la lignée des céramiques Sue, et sont enduites d’un vernis Kaiyu. Par la suite, elles se développèrent davantage en même temps que les céramiques pour le thé, pour mener au style d’une terre compacte et sans glaçure que nous connaissons de nos jours.

 

A           près cette époque des grands fours, vient la période de Muromachi (14ième siècle) pendant laquelle les fours de province prennent deux voies distinctes : celle de l’abandon ou celle de la continuité et de l’expansion.

 

2-2.L e développement de la cérémonie du thé et de ses céramiques

La cérémonie du thé révolutionne les critères esthétiques et permet l’introduction de nouvelles techniques dans l’univers des Yakimonos. La coutume de « boire du thé » qui connaissait déjà un engouement populaire aux alentours du 12ième siècle, prend son essor pendant la période Muromachi avec l’arrivée de Chine d’ustensiles pour la cérémonie du thé, et pendant la période Azuchi Momoyama (seconde moitié du 16ième siècle), l’enthousiasme atteint son apogée.

Les séances de cérémonie du thé entre officiers militaires pendant lesquelles les oeuvres sont objet d’appréciation étant chose courante, et les céramiques utilisées pour le thé servant une politique d’incitation des Daimyos (gouverneurs féodaux) vers leurs vassaux, les Yakimonos, en parallèle avec la cérémonie du thé, sont des outils de pouvoir dans le monde politique.

De plus, se plaçant en opposition contre les cérémonies de thé somptueuses et luxuriantes, une école de thé appelée « wabicha » qui attache de l’importance à l’aspect spirituel, gagne en popularité parmis les classes commerçantes, et des céramiques au caractère spécifique marqué sont fabriquées dans diverses régions.

 

Dans les fours de Seto et Mino, de nouveaux Yakimonos appelés « Seto-guro », « Ki-seto », « Shino », « Oribe » font leur apparition, et des céramiques de grande qualité sont fabriquées en quantité importante.

Les Seto-guro sont des bols prenant la forme d’un demi cylindre recouvert d’ un vernis noir de jais. Parmis les Ki-seto nombreux sont ceux qui sont enduits d’ une glaçure verte résultant principalement d’une glaçure jaune et de chalcantite (ingrédient de glaçure fait à partir de sulfate de cuivre).

Dès la seconde moitié du 15ième siècle, le passage des fours Anagama aux « Daigama » (fours bâtis partiellement ou entièrement hors de terre) constitue une véritable révolution dans la technique des fours. C’est dans ces fours Mino où la cuisson à haute température est désormais possible que, pendant la seconde moitié du 16ième siècle, apparaissent les Shino, premières céramiques blanches du Japon, pour lesquelles des motifs sont dessinés à l’aide d’une peinture à base de fer sur les « Chosekiyu » (glaçure feldspathique) qui n’est réalisable qu’avec une cuisson à haute température. De même, les Oribe aux coloris verts vifs, et aux motifs et formes uniques font également leur apparition.

 

A Kyoto, les Raku-yaki voient le jour. Sous la direction du maître de thé Sen no Rikyu, des bols à thé de type Raku sont créés par Chojiro I. La particularité des Raku-yaki réside dans un modelage à la main et une méthode de cuisson qui engendre des formes rustiques. Après une cuisson à basse température ayant lieu dans les « Uchigama », fours de petites tailles, les bols enduits d’une glaçure au plomb, sont retirés du four et le refroidissement soudain donne naissance à des coloris très particuliers. Les Tamamizu-yaki de Kyoto ou les Oohi-yaki de Kanazawa sont dans la lignée des Raku-yaki.

 

Shigaraki et Bizen, sont fabriqués des Yakimonos dont les particularités sont une terre compact au toucher après cuisson et l’absence de glaçure. Ces « Shimeyaki » (céramiques de grès sans glaçure) qui sont principalement utilisées lors de la production de pots, jarres et mortiers, servaient à l’époque pour un usage quotidien, mais en même temps que grandit l’engouement pour le Wabicha, elles devinrent le centre d’attention dans le contexte de la cérémonie du thé.

 

Les Karatsu-yaki font leur aparition à Kyushu dans la seconde moitié du 16ième siècle. Ils se développent sur la base des méthodes de cuisson et autres techniques provenant de la péninsule coréenne, et la région de Karatsu devient rapidement réputée pour être la terre de production de céramiques vernies. Les « Noborigama » (fours dragon de type couché) rendent possible une production de masse grâce à leur grande taille et leur efficacité thermique, et la production des Karatsu-yaki prend des dimensions nettement supérieures. Les techniques de « tataki », « zogan », « kerirokuro » sont adoptées. Tout en s’inpirant dans les premiers temps des bols Goryeo de la péninsule coréenne et des céramiques de Mino, sont produits des ustensiles de thé ou de simples articles de table, mais par la suite, ils seront ornementés de décorations sous-glaçure à l’aide de pigments ferreux, et le style particulier qui utilise l’émail Chosekiyu verra le jour. Ainsi l’appelation de Karatsu-yaki est allée jusqu’à devenir synonyme de Yakimono dans l’Ouest du Japon. Le système des four « Renboshiki » (à chambres multiples) qui n’existaient pas auparavant au Japon, se répand dans tout le pays commençant par Mino, mais aussi Takatori (préfecture de Fukuoka), Satsuma (préfecture de Kagoshima), Yatsushiro (préfecture de Kumamoto), Ueno (préfecture de Fukuoka), Hagi (préfecture de Yamaguchi), Inbe (préfecture de Okayama), permettant aux fours japonais de se développer encore davantage. 

 

2-3.Les origines de la porcelaine

La découverte de l’argile pour porcelaine : Arita et Imari

La porcelaine japonaise est initiée en 1610, dans la ville de Arita, préfecture de Saga. L’artiste potier, Ri Sampei, amené au Japon lors de la campagne de Toyotomi Hideyoshi en Corée, découvre les matériaux nécessaires à la fabrication d’une porcelaine de bonne qualité en amont de la rivière Arita, et en réussit la cuisson. C’est à partir de ce moment que les fours d’Arita connaissent une expansion rapide. Parce que les porcelaines fabriquées à Arita sont acheminées dans tout le pays depuis le port voisin de Imari, elles sont connues et appréciées sous le nom de Imari-yaki. On les appelle aussi Arita-yaki ou Hizen-yaki.

Les porcelaines fabriquées à Arita pendant cette période initiale sont appelées communément Imari originelles. La technique de Sometsuke qui consiste à tracer des motifs sur le corps de la pièce à l’aide de safre (pigment de couleur bleu foncé), enduire une glaçure transparente par dessus et enfin cuire la pièce, est largement utlisée.

 

L’apparition de motifs colorés

En 1640-1650, les Imari-yaki sont l’objet une importante révolution technique. Le système des fours connait une mutation de grande ampleur, et Sakaida Kakiemon I conçoit des porcelaines à motifs dont le rouge est la couleur de base. Dans cette continuité, des porcelaines aux motifs somptueux voient le jour les unes après les autres, et Arita bénéficie d’une période de grand engouement. Les porcelaines à motifs se divisent alors en quatre styles comme énoncé ci-dessous.

 

Le style Kokutani, est appelé ainsi car il est dit avoir vu le jour dans les fours de Kokutani dans la préfecture de Ishikawa, mais selon les recherches archéologiques, la pensée dominante est qu’il s’agit de porcelaines orginelles de Hizen et Arita.

Pour beaucoup ce sont de grandes assiettes aux motifs originaux, chaque modèle étant unique. La technique qui consiste à combiner le Sometsuke ainsi que des motifs aux coloris rouges est appelée Shonzuide ; des motifs représentant des personnages ou des paysages naturels (Kachofugetsu) peints dans les tons noirs, verts, violets, bleus et jaunes, sont appelés Gosaide ; et Aode consiste à recouvrir la surface frontale d’une épaisse couche de couleur verte ou bien jaune.

 

Le style Kakiemon fut établi, comme son nom l’indique, par Sakaida Kakiemon, et fut produit principalement dans le but d’être exporté vers l’étranger. Sur un support d’un blanc laiteux, des motifs polychromes avec le rouge comme couleur de base, décrivent des scènes tels que des paysages naturels (Kachofugetsu) tout en laissant une importante part au vide entre les motifs.

Aux alentours de 1710, en commençant par le four de Meissen en Allemagne qui a réussi la cuisson de la porcelaine pour la première fois, Sèvres en France, ou Chelsea en Angleterre, de nombreux pays étrangers s’essaient à l’imitation. Dans les fours de Keitokuchin considérés comme étant la terre de naissance de la porcelaine, les « chinese Imari » fortement influencées par Arita, sont fabriquées et exportées vers l’Europe. 

 

Le style Ko-imari (ancien Imari) consiste en une technique de Sometsuke d’un bleu profond dont la production commence aux alentours de 1690, et qui utilise sans retenu les pigments rouges ou dorés appelés Gozai ou Kinrande.

Pour remplacer Keitokuchin qui a cessé l’exportation, en 1659, la Compagnie néerlandaise des Indes orientales passe commande à Arita pour une production en masse de porcelaine en vue de l’exportation vers l’Asie du Sud-Est et l’Europe. Afin de prendre en compte les goûts et modes européens, l’effet brocart (« Nishikide ») qui recherche la qualité décorative, est mis au point. Il satisfait largement la demande européenne et devient vite le produit le plus prisé de l’exportation de porcelaine.

L’effet brocart (« Nishikide ») consiste à peindre des motifs supplémentaires par dessus les porcelaines Sometsuke, et à cuire les pièces à des températures basses. Les Nishikide par dessus lesquelles on a aussi rajouté des coloris dorés sont appelées « Kinrande ».    

 

Le style Nabeshima se dit des porcelaines à motifs fabriquées dans les fours directement administrés par le clan Nabeshima qui gourvernait la région d’Arita. Il sert a la décoration ou à produire des dons destinés aux daimyos. Parmi elles, on peut trouver des Iro-nabeshima, qui combinent la technique de Sometsuke et des coloris rouges, beus et verts ; les Ai-nabeshima aux Sometsuke extrèmement raffinés ; et les céladons Nabeshime aux glaçures bleutés d’une grande beauté.

 

L’expansion des porcelaines

Dans la seconde moitié du 17ième siècle, Arita décide de se focaliser davantage sur le marché national intérieur, et grâce à la production de nombreux ustensiles à usage quotidien avec le Sometsuke comme technique principale, les porcelaines se répandirent également parmi la population. Au 18ième siècle, des fours produisant de la porcelaine sont établis dans diverses régions telles que la région de Kyushu, Kyoto, la préfecture de Ehime (Tobe-yaki), la préfecture de Fukuoka (Sue-yaki), la préfecture de Miyazaki (Komine-yaki), ou la préfecture de Shimane (Ito-yaki). Pendant la seconde moitié du 18ième siècle, Seto réussit la cuisson des Sometsuke, conduisant à l’augmentation rapide des quantités produites, et outrepassant la terre de naissance des porcelaines, Arita, dans l’Est du Japon, le terme Setomono va jusqu’à devenir synonyme de Yakimono.

 

 

3)Les nouvelles tendances : les périodes de Meiji, Taisho, Showa, jusqu’à nos jours (à partir de 1868)

 

 

3-1.La restauration de Meiji et les relations avec l’Europe de l’Ouest.

La restauration de Meiji fit souffler un vent de changement dans le monde des céramiques. Les échanges avec l’Europe et les Etats-Unis se multiplient, et influencent les techniques par des apports bénéfiques dans un sens comme dans l’autre. Sous la devise du gouvernement qui encourage l’établissement de nouvelles entreprises, et promeut la prospérité et la force militaire, une grande quantité de céramiques décoratives sont produites pour satisfaire la demande étrangère, et les fours de la période Meiji prennent des proportions gigantesques au point de pouvoir soutenir les finances publiques nationales.

 

Afin de promouvoir les avancées techniques dans l’art de la céramique, le gouvernement invite des techniciens venus des Etats-Unis ou de l’Europe Occidentale, à séjourner au Japon. Le scientifique allemand Gottfried Wagner (1831-1892) entre autres est invité à Arita en 1870, et grâce à ses techniques se rapportant aux céramiques tendres (*1), à l’oxyde de cobalt (*2), et au four à charbon (*3), il exerce une grande influence sur les artistes de Meiji.

 

Sous les directives du gouvernement, et afin d’augmenter les exportations, un sytème de division des opérations qui traite séparément la fabrication des supports, et l ‘application des motifs, est mise en place. Le modelage du tesson (*4) a lieu dans les fours de province tels que Arita ou Seto, et des ateliers spécialisés dans la décoration sont bâtis dans les grandes villes près des ports d’exportation tels que Tokyo, Yokohama, Nagoya ou Osaka. Les artistes Ukiyo-e (*5) qui avaient perdu leur travail après la restauration Meiji, deviennent peintres sur céramique (*6), et donnent jour à de nombreuses oeuvres d’art aux ornementations somptueuses. En outre, dans la préfecture de Hyogo (Izushi-yaki), la préfecture de Nagasaki (Mikawachi-yaki), Arita, Mino ou encore Satsuma, de somptueux vases décorés de grande taille sont fabriqués qui connurent un grand succès lors de leur présentation aux expositions universelles de Paris (1876), San Francisco (1871) et Vienne (1873).

 

Grâce aux activités d’exportation des fours, les Yakimonos japonais passent d’une conception artistique qui proclame la suprémacie de la simplicité à une esthétique d’ornementation riche et flamboyante inspirée des formes occidentales telles que les céramiques chinoises Qing ou l’Art Nouveau.

 

De plus, de la fin de la période Meiji à la période Taisho, émergent des artistes de céramique développant des visions esthétiques uniques. De talentueux artistes tels que Itaya Hazan (1872-1963) qui se dévoue à l’étude des ornementations sur porcelaine, Numata Ichiga (1886-1963) qui après avoir séjourné en France à Sèvres dans les manufactures de porcelaine, et étudié sous la direction de Rodin, explora le domaine de la sculpture céramique, ou Tomimoto Kenkichi qui, après des études d’architecture et de décoration intérieure et un séjour à Londres, développa des motifs ornementaux végétaux uniques, font leur entrée sur la scène des céramiques, et contribuent à la recherche de nouvelles perspectives pour faire de la céramique un art qui exprime des visions esthétiques personnelles.

 

3-2.Le mouvement Mingei

Le mouvement Mingei (littéralement le mouvement des arts artisanaux populaires) voit le jour en 1925 principalement grâce au philosophe Yanagi Soetsu (1889-1961). Le terme « mingei » est un néologisme créé par Yanagi et les potiers Hamada Shoji et Kawai Kanjiro, et désigne des pièces issues de l’art populaire. Plutôt que des oeuvres nés de la volonté des artistes, il s’agit d’ objets nécessaires au quotidien des gens. Le Mingei affirme que précisément parce qu’il s’agit d’oeuvres fabriquées par des artisans ordinaires, elles recèlent une beauté essentielle à la vie des hommes. Le Mingei redécouvre et collectionne d’anciennes formes d’art nées des usages et traditions, aide au rétablissement de techniques tombées en désuétude, et promeut un nouveau style d’artisanat qui intègre les traditions pour les replacer dans le contexte contemporain, ceci grâce au soutien d’artistes individuels qui furent aussi leaders du mouvement.

 

De nombreux artistes tels que l’artiste de céramique Bernard Leach qui fit carrière en Angleterre et au Japon, Kawai Kanjiro, Hamada Shoji, mais aussi l’artiste de textile Serizawa Keisuke, participent au mouvement et encouragent la diffusion de la pensée Mingei dans tout le pays, pensée grâce à laquelle les articles pour usage quotidien de diverses régions, dont il n’est pas trop dire qu’ils étaient tout-à-fait inconnus (textile teints, laque sur bois, peinture, travail de l’or, de la pierre ou du bois), font l’objet de recherche et d’introduction au public. Parmi les régions de production qui attirent le plus l’attention se trouvent Mashiko (Tochigi), Koishiwara (Fukuoka), Onta (Oita), Aizuhongo (Fukushima) ou Tsuboya (Okinawa).

 

Yanagi Soetsu fonde le Musée de l’Art Populaire Japonais pour server de base à ses activités, publie également le magazine « Kogei » (ancêtre du magazine « Mingei ») et travaille durement à communiquer publiquement les résultats et le sens de sa quète. Rapidement, le concept Mingei pénétre les esprits, enegendrant beaucoup de sympathisants, bouleversant les modes de pensée du monde de l’artisanat jusqu’alors dissocié de l’usage pratique, et exerça une influence durable sur l’artisanat japonais moderne.

 

Kawai Kanjiro (1890-1966), grâce aux échanges avec Yanagi ou Hamada, transformre son style décoratif et évolue depuis les techniques des anciennes céramiques chinoises ou coréennes, vers des pièces puissantes respectant l’idée de l’usage pratique exprimée par le Mingei.

 

Bernard Leach (1887-1979) et Hamada Shoji (1894-1978) dont les échanges datent d’avant le mouvement Mingei, construisent ensemble un four Noborigama à Saint Ives, en Angleterre, où ils s’adonnent à leurs activités artistiques. Par la suite, Leach travaille à répandre le Mingei en Angleterre également, et ouvre de nouvelles voies pour la céramique anglaise moderne. Quant à Hamada, il établit un atelier à Mashiko, poursuit des recherches sur la terre de la région ainsi que les glaçures, et favorise largement le développement des céramiques de Mashiko.  

 

3-3.Héritage et Futur

Alors que le monde des céramiques évolue sous l’effet de nouvelles influences telles que le mouvement Mingei, en 1927, une section céramique est instaurée dans l’ Exposition d’Art du Ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie (*9), compétition publique (qui deviendra « Nitten » par la suite), dont le but est d’encourager le développement des arts, et de nombreux artistes talentueux dont le charisme entraîne le monde de la céramique de Showa tels que Kiyomizu Rokuwa (Kiyomizu Rokube VI), Kusube Yaichi (1897-1984) ou Morino Kako (1899-1987) font leur apparition.

 

Les classiques sont également remis au goût du jour. Avec l’engouement pour l’art du thé à partir de la seconde moitié de la période Meiji, ou bien la crise économique suivant la Première Guerre Mondiale, il est désormais possible de voir de nombreuses pièces anciennes de renom de Chine ou du Japon, qui jusqu’alors n’avait pas été exposées en public, et ce faisant, des céramiques antiques telles que celles de Shino, Seto, Mino, Karatsu, Hagi sont placées à nouveau au centre de l’attention. Arakawa Toyozo (1894-1985), Nakazato Taroemon XII (1895-1985), Kato Tokuro (1898-1985), Miwa Kyusetsu (1895-1981), entreprennent des recherches dans les régions d’origine afin de découvrir et reproduire le secret des techniques de modelage et de glaçure. Cependant, loin de ne mener qu’à une simple imitation du passé, cela permet à une expression artistique unique et individuelle de se développer davantage.

 

En 1948, un mouvement se met en place qui s’oppose à l’idée de « la beauté dans la fonctionnalité », de vigueur jusqu’à ce jour. Suzuki Osamu (1925-2001), Yagi Kazuo (1918-1979), Yamada Hikari (1923-2001) établissent la Société Sodei Association des Artistes de Céramique d’Avant-Garde, dont le but est de rechercher une nouvelle forme de l’art de la céramique qui ne dépend pas de l’héritage traditionnel. Par exemple, l’oeuvre de Yagi Kazuo « la Ballade de Samsa » concrétise l’idée que le tour de potier, considéré jusqu’à présent essentiel et comme étant dans le prolongement du corps du potier, n’est en fait qu’un simple outil servant l’expression artistique. Cette oeuvre fit évènement par la suite dans le monde de la céramique et on l’appela ironiquement « objet décoratif-yaki ». Cependant, cette oeuvre ne cherche pas à renier l’héritage de la tradition, mais à interroger la nature des céramiques, le mode d’expression permis par la poterie, et parle de la réalité des artistes lorsqu’il se confrontent au processus de création. L’ influence exercée par la Société Sodei qui se prolonge jusqu’à nos jours, s’apparente à l’art contemporain et ses possibilités sont utilisées dans divers champ d’expression tels que les céramiques murales, les monuments ou l’architecture. 

 

Les yakimonos, dont les matériaux en eux-mêmes sont porteurs d’une forte identité, tout en agrémentant nos repas et notre quotidien, ont évolué en même temps que les époques, et se sont diversifiées en parallèle avec les modes de vie et les valeurs. Les artistes qui savent faire usage des charmes de la terre et du feu, multiplient les défis, les tentatives et les échecs, créent des formes nouvelles tant du point de vue technique que conceptuel, et font le lien avec 12 000 ans d’histoire. Héritage et futur, pour les artistes qui savent relier ces deux éléments, les possibilités d’innovations créatrices sont illimitées, et la clé de ces nouvelles formes d’expression peut sans faute être trouvée dans la tradition.   

 

 

(*1) Céramiques tendres

Céramiques cuites à basse température. C’est le cas de la faïence d’Europe ou des Raku-yaki.

 

(*2) Oxyde de cobalt

Coloris pour céramiques qui prend des tons bleus après cuisson. Il peut être utilisé pour poser le décor, en tant que glaçure, ou être mélangé directement à l’argile. Il s’apparente qu safre, mais est moins onéreux. 

 

(*3) Four à charbon

Four qui utilise le charbon comme combustible. Plus stable que le bois de chauffage, il n’est cependant presque plus utilisé au Japon en raison des problèmes de pollution qu’il engendre.

 

(*4) Tesson

Se dit des pièces après le modelage et avant la cuisson. On parle de biscuit pour désigner la pièce qui a été cuite une fois a basse température avant la pose du décor ou l’émaillage.

 

(*5) Artiste Ukiyo-e

Peintre du genre « Ukiyo-e », genre qui vit le jour pendant la période Edo.

 

(*6) Peintre sur céramique

Peintre spécialisé dans la peinture sur céramiques ou céramiques murales.

 

(*7) Céramique Qing

Céramique de la dynastie Qing, dernière dynastie impériale à avoir régné sur la Chine (1644 – 1912).

 

(*8) Art Nouveau

Mouvement artistique international avec pour centre l’Europe qui a connu son apogée entre la fin du 19ième siècle et le début du 20ième siècle. L’Art Nouveau s’appliqua dans les domaines variés de la céramique, du travail des métaux, des vitraux, mais aussi en architecture et dans les arts graphiques.   

 

(*9) Exposition d’Art du Ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie

Compétition de grande échelle établie par le ministère de la culture. Il s’agit de la plus importante association artistique nationale, qui, sous des appelations qui varient au fil du temps, « Teiten » Shimbunten », « Nitten »,  laisse sa marque dans l’histoire de l’art du Japon.

 

 



vendredi 5 octobre 2012

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